En ayurveda (médecine indienne) comme en médecine chinoise on considère que le corps est doté de nadis aussi appelés méridiens dont le fonctionnement sert à transporter une énergie plus subtile au travers du corps physique. Ainsi ces canaux d’énergie amènent une harmonisation de nos processus physiologiques et psychiques.
Qu’entend-on par énergie
Souvent nous avons tendance à dire “Je n’ai plus d’énergie” lorsque nous sommes fatigués. Le mot énergie vient du grec enérgeia qui signifie efficacité. On l’assimile aussi à l’action, la force, la fermeté et la capacité de travail. Bref nous en avons vraiment tous besoin et il faut en prendre grand soin pour être en bonne santé. Ces canaux d’énergie peuvent être imaginés comme un réseau couvrant notre corps, tout comme le système nerveux, à ceci près qu’il existe sur un plan plus subtil. En outre nous ne pouvons pas les percevoir avec nos sens.
‘Eh ouiiii Fred’ comme nous dirait notre copain Jamy… Si l’Energie Subtile – E.S – de notre corps circule bien, tout le corps est approvisionné comme il le faut et nous sommes en pleine forme. Bon dans la réalité, nous avons tous des douleurs apparaissant au gré de la vie n’est-ce pas ? Mais gardons bien à l’esprit que ne pas être malade ne signifie pas que nous sommes en bonne santé pour autant.
La déconnexion
Souvent pour nous protéger, notre corps déconnecte certains circuits pour nous éviter une douleur insupportable ou bien parce que nous ne sommes plus à l’écoute. Je suis sûre qu’on a tous expérimenté cela un jour. A titre d’exemple citons le “couche-tard”.
Que se produit-il ? Le corps fatigué va envoyer des signaux d’alerte au mental pour exprimer son besoin de repos. Se manifeste alors des bâillements, des larmes, une perte de concentration, une température corporelle diminuée… Si chaque soir ce besoin se révèle mais que nous décidons d’ignorer le signal alors au bout d’un certain temps, ce signal cessera. On se couchera alors plus tard. Cela ne signifie pas que notre corps a pris cette habitude de sommeil tardif mais plutôt qu’il s’est résigné à nous en informer. Puis vient un moment après des mois, des années, un problème survient. Une fatigue très intense se manifeste ou même des problèmes internes liés aux organes vitaux apparaissent sans que l’on puisse se douter d’un quelconque lien direct. Très souvent d’ailleurs les déséquilibres énergétiques émergent par des troubles émotionnels et ou des douleurs psychosomatiques. Malheureusement les médecins allopathiques ne trouvent aucune explication rationnelle à cela.
Bon alors me direz-vous, le lien avec les mains ça vient ou pas ? On y vient justement.
Hasta mudra
Le point d’arrivée et départ de ces canaux d’énergie se trouvent essentiellement dans nos doigts – environ 50% – le reste se situe au niveau de notre crâne et de nos orteils. En maintenant des positions avec nos doigts, nous réactivons cette E.S qui agit comme un médicament. Le corps étant un système autonome qui se maintient lui même en équilibre, nous pouvons donc tous agir en prévention à l’aide de nos mains. ça valait le coup d’attendre hein, avouez ? C’est plutôt incroyable comme révélation je dois l’admettre. Dotant plus qu’on résume très souvent la pratique du yoga à celle de postures du corps alors que faire des exercices qu’avec les doigts, c’est aussi du yoga !
Pour agir sur la circulation d’énergie il faut effectuer un positionnement des doigts très précis (ça ne pouvait quand même pas être aussi simple) appelés mudras. En sanskrit cela signifie geste, signe, dialogue, échange et collaboration avec les énergies. Je précise quand même que dans cet article nous abordons essentiellement les mudras qui sont réalisés avec les mains. Car un mudra peut être une position qui implique tout ou une partie du corps.
Chaque doigt correspond à un élément : Agni (Feu) correspond au pouce, Vayu (Air) à l’index, Akasha (éther ou Espace) au majeur, Prithvi (Terre) à l’annulaire et Jala (Eau) à l’auriculaire. C’est pour cela que l’association de certains doigts lors de la pratique de hasta mudra (mudra des mains) nous fait collaborer avec les éléments naturels de l’univers, desquels notre corps est constitué. L’Ayurveda considère que les maladies sont causées par un déséquilibre d’un ou plusieurs de ces éléments.
Place à la pratique
Les exercices des mains peuvent être pratiqués dans de nombreuses situations de la vie quotidienne. Pensez-y dans les transports, en regardant un film, en discutant avec quelqu’un, en pratiquant des asanas ou en méditant. La discipline est de mise quant à sa meilleure action préventive. Il faut pratiquer le même mudra pendant au moins 40 jours pour ressentir pleinement son effet.
Il faut voir ces exercices comme un travail de réflexologie. Attention donc à ne pas appuyer très fort, un simple contact permettra à l’énergie de circuler et la trop forte pression bloquera les nādīs. En amenant pleinement votre conscience vers ce ou ces points de contact vous pouvez observer différentes réactions (sensation de chaleur, attraction, répulsion, picotements…). Au départ il faut pratiquer le mudra pendant un long moment, 45 minutes devrait suffire à ressentir un effet. Dès lors que notre corps a reconnu ce geste et l’a assimilé, il arrive un moment où quelques secondes suffisent amplement pour faire circuler l’énergie. Sans oublier que parfois ce n’est pas parce que l’on ne ressent rien, qu’il ne se passe rien!
Adhi Mudra
Adhi mudra est considéré comme le mudra originel. En effet, dès la naissance les bébés le font naturellement avec leurs mains.
Il est recommandé de pratiquer ce mudra dans une position assise. Le pouce est positionné à l’intérieur de la paume de la main, à la base du petit doigt et les doigts sont fermés autour de lui. On fait donc un poing doux que l’on posera paume vers le bas. En se concentrant sur sa respiration pendant toute la durée de la pratique.
Ce mudra va permettre à l’énergie de guérison de cheminer vers la tête, le cou et la gorge. Il augmente la capacité pulmonaire et détend le système nerveux.
Chinmaya mudra
Chinmaya mudra est considéré comme le mudra de la conscience.
Pour le réaliser, on positionne le bout de notre pouce au contact du bout de l’index, tout en douceur. On ramène ensuite les autres doigts vers la paume de la main. Dans une position assise, on peut placer notre main sur notre genou, paume vers le bas (circuit d’énergie fermé vers l’intérieur) ou paume vers le haut (circuit d’énergie ouvert vers l’extérieur). Amener son attention sur le souffle.
Ce geste va permettre de réguler l’énergie de la région thoracique, aider la digestion, l’insomnie et la concentration.
Sur ce, je vous laisse passer à l’expérimentation par vous-même pour découvrir les multiples pouvoirs qui sont juste entre vos mains avec les milliers d’autres combinaisons possibles!